Association
des Amis des Grandes Orgues Historiques de Rozay en Brie
(SEINE ET MARNE – FRANCE)
L’ORGUE ET SON HISTOIRE

Face cachée d’un panneau arrière de la Renaissance

Probable soubassement de l’orgue médiéval (environ 1390 –
1410)

Près des soufflets, graffiti ‘FANCHON T 1748’ et ‘Clavde GERVAIS 1748’
Les souffleurs de l’époque ?

Vous souhaitez des détails sur les Orgues de France
Visitez le site officiel ci-dessus (en cours de mise à jour)
Vous y trouverez, bien entendu, les Grandes Orgues de Rozay en
brie
Sommaire
Composition
Autres informations techniques
Les sauveurs
de l’orgue en 1930
L'histoire
(en bref)
L’histoire (en détails)
La restauration
LA COMPOSITION

La console en fenêtre et ses claviers
anciens du XVII° siècle
1er clavier (*)
Positif
Do 0 à Do 5
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2ème clavier (*)
Grand orgue
Do 0 à Do 5
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3ème clavier (1)
Récit
Do 3 à Do 5
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Pédalier à la française (1)
Do 0 à Fa 3
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Divers
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Bourdon 8’ (*)
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Montre 8’ (*)
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Cornet V (*)
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Flute 8 (*)
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Tremblant doux (*)
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Montre 4’ (*)
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Bourdon 8’ (*)
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Flute 4’ (1)
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Tremblant fort (1)
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Doublette (*)
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Prestant (*)
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Trompette 8’ (*)
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Vielle (*)
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Nazard (*)
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Flute 4’ à cheminée (*)
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Clairon (*)
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Rossignol (1)
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Tierce (*)
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Doublette (*)
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Clochette (1)
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Fourniture III (*)
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Basse de nazard (*)
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Cymbale II (*)
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Dessus de nazard (*)
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Cromorne (*)
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Basse de tierce (*)
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Dessus de tierce (*)
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Fourniture III (*)
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Cymbale III (*)
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Cornet V (*)
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Basse de trompette
(*)
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Dessus de trompette
(*)
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Clairon (*)
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Voix humaine (1)
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(*) Vers 1670 / 1680) / (1) 1996
Sommaire

AUTRES
INFORMATIONS TECHNIQUES

Vue partielle de la tuyauterie du G.O.
Remarquer au centre le cornet de récit avec le cornet du G.O.
de chaque côté
Maître
facteur d’orgue : restauration terminée en 1996
Yves CABOURDIN (Manufacture Provençale d’Orgues)
Technicien Conseil : Jean-Pierre DECAVELE
Rapporteur :
Michel CHAPUIS
Diapason
Environ 394 Hz à 15° sur le 3° la
Pression
80 CE
Tempérament
Mésotonique modifié comportant :
7 quintes diminuées de 1/5 de comma pythagoricien
3 quintes justes
2 quintes du loup augmentées de 1/5 de C.P.
Accouplement G.O. et
positif à tiroir
Pas de tirasses
Pédalier :
de 30 notes à la française (de UT à FA) avec
ravalement des quatre jeux de pédale sur le UT # grave
Jeux neufs :
Voix humaine
Flute 4’ de pédale
Sommaire

LE SAUVETAGE
DE L’ORGUE EN 1930
Comme vous
pourrez (ou avez pu) le lire dans l’histoire atypique de l’orgue de Rozay en
Brie, deux hommes ont sauvé l’instrument de l’anéantissement définitif en
1930 :
Le
Père Edmond Levasseur - Curé Doyen de Rozay
Et
Gabriel
d’Alençon – Maître Facteur d’Orgues avisé

L’HISTOIRE (EN BREF)

Pièce de bois à l’arrière du G.O. gravée par le menuisier
CHARPY en 1737
A la fin d’une présentation du
grand orgue à différentes classes de l’école de Rozay, une petite fille me
posa une question : ‘’Dis Monsieur, pourquoi ton orgue il est pas au Louvre ? ‘’
Philippe LECOSSAIS
Organiste titulaire
Cette petite fille avait compris, après un exposé simple,
non pas la valeur mais bien LES valeurs de cet instrument prestigieux, partie
de notre patrimoine culturel.
Des origines de l’orgue à 1790
Les
Organistes
Les rares organistes connus pour
le XVIIème et le XVIIIème siècle nous renseignent sur
l’existence d’un orgue et non sur ses origines. En 1606, Justin Charon joue
un orgue vraisemblablement renaissance. Les panneaux de la rambarde,
renaissance pour le côté sud, ainsi que des remplois de style renaissance
repérés dans les portes du grand buffet, plaident en ce sens. Plus parlant,
la barre d’appui côté sud, porte des mortaises dont la disposition évoque
l’emplacement de plates faces. En 1720, Etienne Royer paraît dans le registre
de la communauté comme organiste. Il succède à Claude Royer (son
père ?). En 1764, nous trouvons trace de l’organiste Jean Pascal, aussi
maître écrivain. En 1790, l’inventaire des effets mobiliers et immobiliers
de la fabrique fait mention des gages de l’organiste, sans toutefois
citer son nom… Maigre moisson qui précise toutefois l’enracinement de l’orgue
dans la vie communale aux XVIIème et XVIIIème siècles.
Les
traditions
Gabriel d’Alençon, à qui nous
devons l’exceptionnelle restauration de 1933, évoque la tradition selon
laquelle l’orgue de Rozay serait le don de Madame de Maintenon qui
possédait une résidence dans la région.
Tradition également que celle d’une
attribution de l’orgue, ou, pour le moins du grand orgue à Louis-Alexandre
Clicquot.
Tout ceci mérite considération, malgré l’absence totale
de documents.
Le point oublié, extrêmement
important et qui change totalement notre façon de percevoir l’histoire de
l’orgue de Rozay, est que les Chanoines de Notre-Dame de Paris étaient les
Seigneurs de toute la région depuis le XII° siècle. Ils avaient tous
pouvoirs, même ceux de haute, moyenne et basse justice sur leur terres…
Le document !
Une seule pièce d’archive, publiée
par Norbert Dufourcq, éclaire jusqu’à ce jour
l’histoire de l’orgue au XVIIIème siècle. Il s’agit de
l’inventaire après décès de François Deslandes : item le double
original d’un devis fait le 7 juin 1723 entre led. deffunt et les curés marguilliers en charge et anciens
habitants de Rozoy en Brie, par lequel led. deffunt s’est obligé de
faire les ouvrages pour l’orgue de Notre-Dame(…) moyennant 2000 livres
payables dans les termes portés. Mais rien ne précise la nature de ces
ouvrages !
Les Buffets
Les buffets du grand orgue et du positif, qui sont de
facture manifestement homogène et d’une rare justesse dans l’étagement de leurs
plans respectifs, dégagent sans conteste une profonde impression d’unité. A
travers cette évidence apparaissent néanmoins de nombreuses
contradictions : coexistence de claires-voies, d’un dessin et d’une
exécution remarquables et probablement dûs à ce
Varlet qui signe l’ange musicien en 1741 avec les panneaux moulurés du
massif, si franchement XVII° siècle, ou encore la base du positif, si proche
du positif de Ducastel au Mesnil-Amelot (1678)… Comment rendre compte de telles
incohérences de style sans évoquer une recomposition de l’ensemble de 1737
sur des éléments antérieurs ?
Les anciens
panneaux de tirage de jeux – le maillon manquant -
Déjà signalées dès 1983 par Pierre Dumoulin, deux
anciennes planches de tirants carrés, légèrement amputées et munies de la
majorité de leurs étiquettes, sont réemployées comme support à l’intérieur du
buffet du grand orgue.
Ces planches, miraculeusement conservées, ont permis de
retrouver la composition d’origine de l’instrument du XVII° siècle.
La conservation presque intégrale des anciens panneaux
de tirage de jeux, la correspondance de la composition qu’ils indiquent avec
les sommiers, et particulièrement la coupure basses/dessus pour la trompette,
la tierce et le nazard, conduit à une constatation
évidente faisant remonter la totalité de l’instrument à la fin du XVII°
siècle, en comprenant sans aucun doute possible les superbes claviers.

Ancienne planche de tirants carrés après remontage
(face arrière)

Les deux claviers inférieurs datent du XVII° siècle
AUX XIX° et XX° SIECLES
L’orgue est de moins en moins utilisé ou entretenu dans
le courant du XIX° siècle et se dégrade considérablement. Les tuyaux
s’accumulent dans le positif et au royaume des pigeons, dans les combles.
Notons en 1900, la proposition et devis de la Maison Anneessens et Fils de brûler le vieil instrument en
totalité et d’en refaire un neuf, dont il n’est point utile ici de louer les
charmes ! Le projet sombrera avec la faillite annoncée de la Maison Anneessens.
Lorsque la République prend possession de l’orgue,
l’instrument se trouve totalement hors
d’usage et irréparable.
Irréparable jusqu’à l’examen en 1930 du Père Levasseur, Curé Doyen : (…) Après, pendant des mois, avoir étudié
l’état des déplorables restes (…) je pus me persuader qu’il serait possible
d’espérer tirer parti de tous ces restes à condition de trouver un organier
qui consente non pas à faire du neuf, mais à utiliser ces lamentables restes
(…)
C’est ainsi que Gabriel d’Alençon, contacté par le Père Levasseur,
consent à entreprendre la restauration de ces
lamentables restes dès le mois d’août 1930. La restauration n’est
terminée complètement que le 10 août 1933 et est, au dire des juges
connaisseurs et des artistes comme Georges Bonnet, Organiste de
Saint-Eustache, une véritable œuvre d’art.
La restauration d’Yves Cabourdin, achevée en 1996, suit
fidèlement les traces de Gabriel d’Alençon, et restitue vraisemblablement la
composition d’origine de l’instrument du XVII° siècle.
CONCLUSION
Au familier des orgues, l’histoire du (espérons-le,
provisoirement) anonyme instrument de Rozay ne manquera pas de paraître
parfaitement et heureusement atypique. Alors que les siècles cumulent
d’ordinaires interventions, modifications, réfections, ajouts, l’orgue de
Rozay donne l’exemple d’une régression quasi fœtale. Des grands projets du
XVIII° siècle ne demeure que le vaste buffet, non l’instrument et ses
claviers du XVII° siècle.
Les travaux de Yves Cabourdin, servis par une
conception éclairée du patrimoine, ont pu redonner au grand instrument sa
qualité de son primitive, et son harmonie suave et douce, en même temps que
sonore et puissante, telle que put la goûter Bossuet, lors de ses visites
Rozay.
Extraits tirés du texte de Michel FOUSSARD (Chargé de
mission pour le Patrimoine Musical), ‘’UN ORGUE ROYAL ENTRE HISTOIRE ET
TRADITION’’ et publié dans la brochure de l’orgue de Rozay en Brie, éditée
par l’Association des Amis de l’Orgue de Rozay à l’occasion de la
restauration.
Commander le livret de l’orgue
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LA RESTAURATION

Yves Cabourdin durant le démontage de l’orgue de Rozay
Dans le livret de l’orgue, édité par l’Association en
1996, Yves CABOURDIN, Maître Facteur d’orgues, décrit les différentes étapes
de la restauration du grand instrument de Rozay en Brie.
Démontage
Sommiers
Tuyaux
Claviers
Mécanique
Buffet
Harmonie
Vous pouvez trouver cette description technique et détaillée
dans le livret de l’orgue.
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Révision : 21 mai 2021
/ PhL
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